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L'observatoire astronomique des gîtes La Fuente et Caño Chico avec un télescope newton de 200 mm "fait maison". |
Lorsque j'avais 15 ans, je rêvais devant les plans d'un télescope à faire soi-même conçu par Pierre Bourge (décédé l'année dernière) et que la revue "Ciel et Espace" avait publiés. Cet instrument était assez facile à fabriquer, et de nombreux clubs s'étaient lancés dans sa réalisation à l'époque...
Posséder un télescope du commerce avec un miroir de 20 cm était un luxe qu'alors un lycéen ne pouvait pas s'offrir. Comme je ne comptais pas tailler moi-même mon miroir, aventure très longue et difficile, j'achetai directement l'optique (miroirs primaire et secondaire) ainsi qu'un porte-oculaire et 2 oculaires. Mais mon budget étant limité, j'optai à l'époque pour faire un tube avec un miroir de 150 mm au lieu des 200 mm prévus sur les plans.
Ce télescope en bois et métal m'accompagna en Espagne. Il me servi les premières années à initier les clients de mes gîtes, en portant les deux parties démontables de ce monstre jusqu'au jardin. Mais n'ayant pas un endroit fixe pour l'installer, et pesant un âne mort, il finit par ne plus sortir. D'autant plus que je venais d'acquérir une lunette de 120 mm légère et entièrement démontable.
L'achat récent du Dobson de 500 mm paraissait le condamner définitivement au vide-grenier, mais je suis un sentimental: Cette réalisation signifiait des heures de connivences avec mon père qui m'avait bien aidé à l'époque.
De plus, je me rendais compte qu'il me manquait un instrument fixe dans le jardin des gîtes pour des observations rapides les jours de Lune ou lorsque le public (des enfants notamment) ne veut pas sortir hors du village avec le Dobson de 500 mm.
Je me décidai donc de redonner vie à ce très robuste engin, en lui adaptant l'optique qu'il méritait. Je refis donc un tube avec un miroir de 200 mm et un bon porte-oculaire, car entre temps, ceux-ci avaient augmenté en diamètre (de 24,5 mm à 31,5 et 50 mm). Quelques améliorations de ci de là et voilà "
Albiréo" enfin prêt à reprendre du service.
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Albiréo fraîchement repeint. |
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Une des améliorations fut de réaliser les cercles de coordonnées qui n'avaient jamais été fait. |
Il lui fallait maintenant un emplacement fixe et un abri le protégeant des intempéries. Le jardin étant parsemé de 3 grands cerisiers, je n'avais guère le choix du site. Je pris quelques mètres carrés au potager et à la pelouse dans la partie du terrain la plus dégagée vers le sud, direction à privilégier en astronomie pour voir les constellations du Sud qui ne montent pas beaucoup sur l'horizon.
L'abri et la plateforme:
Bien des astro-amateurs choisissent de faire un observatoire en construisant ou en adaptant un abri de jardin en bois avec un toit coulissant, s'ouvrant sur la voûte étoilée. Ce système fut vite écarté car trop coûteux et trop petit pour recevoir des groupes de 5 ou 6 personnes.
Je repris l'idée de certains autres, d'un abri roulant que l'on pousse pour dégager le télescope à l'air libre et avoir beaucoup d'espace pour tourner autour.
Au printemps dernier, je coulai
la base triangulaire du télescope avec du béton sur 40 cm de profondeur, en prenant soin de prévoir une sortie pour le futur câble électrique alimentant le moteur du télescope. La base ressortait un peu du sol d'un coté car celui-ci est en légère pente.
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La base est cerclée avec un profil en fer protégeant les angles. |
Réalisation de l'abri:
Par soucis de simplification et pour ne pas trop bétonner mon jardin, j'avais d'abord pensé monter l'abri sur 4 grosses roues pleines (comme celles qui équipent mon dobson) et le pousser sur le gazon. Cela aurait pu fonctionner si l'abri avait été habillé de plaques légères d'alu ou ou de plastique et si le terrain avait été plat.
Mais dans un soucis d'esthétique et d'intégration au milieu, j'avais décidé de faire un abri en bois. Ce n'est qu'une fois celui-ci terminé que je me rendrai à l'évidence que son poids rend toute manoeuvre difficile voire impossible sur terrain mouillé. Comme mes clients sont censés se servir eux même de l'observatoire, il me fallait revoir ma copie et opter pour un système de rails montés sur une plateforme en ciment.
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La structure métallique, profil carré de 35x35 , terminée. |
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Pose du lambris de pin de 16mm d'épais |
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Premier coté terminé. les lattes sont vissées sur 3 rangées avec des vis auto-foreuses. |
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Le toit: Sur une plaque de contre-plaqué, un polystyrène dense pour éviter la surchauffe en été à l'intérieur de l'abri. |
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...et une plaque ondulée en métal par dessus. |
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Une ouverture de 10 cm, en haut à l'arrière de l'abri, servira à l'évacuation de l'air chaud en été. |
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Voilà l'abri sur roues terminé. Notez 2 barres sur les cotés des portes pour donner de la rigidité à la structure de ce coté. Ils n'auront plus lieu d'être lors du changement des roues par des rails. |
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Changement du système des roues par des poulies sur rails: il me faut souder 4 pièces avec un trou parfaitement centré pour recevoir le boulon qui sera l'axe de la poulie. Par peur des torsions en jeu, je rajoute 2 vis et boulons de chaque coté. |
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Poulie montée. À droite, l'axe de la roue que je laisse car il me servira pour le système d'ancrage au sol de l'abri, en cas
de grandes tempêtes. |
Pose des rails, du système d'ancrage et réalisation de la plateforme:
Les 2 rails sont réalisés à partir de rond de 10 mm de diamètre soudé sur un profil T et munis de pattes d'ancrage pour les fixer dans le béton. Étant donné la longueur totale (presque 6 mètres), je le monte en deux morceaux. Plusieurs barres soudées en transversal permettent de préparer tranquillement la distance entre les rails et leur parallélisme parfait à l'atelier et ainsi faciliter leur pose sur le terrain. Les rails sont mis en place et scellés avec un seau de béton pour chaque patte d'ancrage.
Bien qu'assez lourd, l'abri pourrait être déplacé, voire renversé, par de grands vents. Je prévois donc un système d'ancrage en 3 points, 2 à l'avant de l'abri et un derrière. Pour ce faire, j'ai l'idée de souder sur 3 des axes des roues en plastique, une patte en forme de L qui viendra s'encastrer lors du coulissement de l'abri, dans un bout de tube carré de 35x35 mm qui affleurera à peine du sol en béton. Ces 3 bouts de tube sont donc soudés aux rails grâce à des pattes métalliques.
Une épaisseur de 8 cm de graviers, en guise de hérisson, est répandue sur toute la surface de la plateforme, avant de couler 12 cm de mortier en y incrustant de ci de là des briques formant des motifs, dans un soucis purement esthétique.
Dans un soucis de garder l'intérieur de l'abri le plus sec possible, une légère pente a été prévue de tous les cotés afin que les eaux de pluie s'évacuent. La partie arrière de la plateforme étant un peu sous le niveau du sol, l'eau entre les 2 rails à cet endroit chercherait naturellement à passer sous l'abri. J'ai installé un peu avant celui-ci, un petit regard d'évacuation en plastique avec une petite "rigole" tracée dans le ciment frais.
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Deux des pattes d'ancrage au sol, coté gauche, en position "abri fermé". |
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Patte d'ancrage, partie avant droite en position "abri fermé". Une petite goupille de sécurité a été prévue afin d'empêcher tout mouvement indésirable de translation de l'abri. |
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La goupille de sécurité enlevée, l'abri est prêt à être poussé. |
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L'abri est tiré par l'arrière grâce à 2 poignées fixées derrière celui-ci. Notez la petite évacuation des eaux de pluie (petite plaque grise au sol) ainsi que le polystyrène blanc autour de la base du télescope qui sert à séparer le béton de la base de celui de la plateforme et ainsi éviter la transmission de vibrations lors des observations. |
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L'abri en position fermé. |