PODEMOS (traduisez-le comme "nous pouvons" ou comme le "Yes we can" de Obama), un nouveau parti né de l'indignation causé par la crise économique et la corruption politique et fondé il y a seulement quelques mois, a réussi la performance d'avoir 5 euro-députés sur les 54 que les espagnols avaient à élire. Alors que les 2 principaux partis, le Parti Populaire au pouvoir et le Parti Socialiste ont vu leur nombre de députés baisser drastiquement (respectivement 16 et 14), le reste des sièges a été réparti entre divers "petits"partis de gauche comme Izquierda Unida (équivalent du Front de Gauche) avec 6 députés, suivi de Podemos avec 5 députés. Vient ensuite le parti centriste UPyD avec 4 sièges et à sa suite un conglomérat de coalitions de partis nationalistes, qui se partagent les miettes...
Podemos et son Robin des Bois: Pablo Iglesias.
Avec un peu moins de 200.000 euros pour financer sa campagne, face aux millions d'euros des grands partis, Podemos a démontré qu'aujourd'hui les réseaux sociaux et le médias sont bien plus efficaces que les grands meetings. Son chef de file charismatique, Pablo Iglesias a su profiter avec une grande intelligence des fenêtres médiatiques que lui ont offert certaines chaînes de télévision privées comme la Sexta. Participant à de nombreux débats, ce jeune professeur d'université a su séduire et convaincre les "laissés pour compte" de la grave crise économique, morale et politique que traverse le pays, et canaliser la révolte sociale créé il y a 3 ans sur la Puerta del Sol de Madrid et dans toutes les villes espagnoles.Sa maîtrise de la communication lui a même permis de faire ressortir sa liste dans le cirque de l'isoloir (où se côtoyaient pas moins d'une vingtaine de listes) en y mettant sa photo au lieu du sempiternel logo et de profiter ainsi de sa poussée médiatique. Il ne manquait plus que le bandereau "Vu à la télé" imprimé sur certains produits de consommation...
Dénonçant le Dictat de Bruxelles et de la Troika qui veut faire des pays du sud de l'Europe des colonies de l'Allemagne de Merkel, l'illegalité de la dette publique espagnole contractée pour sauver les banques privés et l'impasse du bipartisme PP-PSOE qui se partage le pouvoir et les richesses du pays grâce à un système corrompu tant au niveau politique que judiciaire, Pablo Iglesias et son parti s'affirmèrent dès la soirée des résultats, non comme un simple parti marginal regroupant un vote contestataire, mais comme une force appelée à croître et à gouverner.
Felipe Gonzalez, comme d'autres hommes politiques de la "caste" montré du doigt par Iglesias, a déclaré qu'un état bolivariano (comprenez "comme au Venezuela") serait un désastre pour l'Espagne et L'Europe.
Le fait est que ce tsunami politique inquiète certains, et que d'autres sont déjà en pourparlers pour tenter de réunir toutes les forces contestataires possibles pour les prochaines élections municipales et régionales de 2015.
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