Ce blog ne prétend rien d'autre que d'être une suite d'articles sans liens ni thématiques particulières. Il fait part de la vision d'un expatrié sur ce merveilleux pays qui l'a accueilli, essayant d'en donner une image diffèrente des clichés qu'en ont souvent ceux qui le méconnaisse. Il cherche aussi à temoigner d'une expérience personnelle qui prouve que le bonheur n'est pas une chimère...

21 déc. 2012

La crise espagnole pour les nuls.

M'inspirant du titre du livre "Windows pour les nuls", je ne tiens pas à faire une thèse d'économie, j'en serais d'ailleurs bien incapable avec ma licence d'arts plastiques ! je veux juste faire le point sur la situation que vit mon deuxième pays, pour ceux qui la suive de loin en loin, au gré des quelques minutes que veulent bien lui accorder le Soir3 et autres infos de grande audience.

L'Espagne, pays de maçons: La spéculation immobilière et la corruption.

La crise sévère que traverse l'Espagne trouve ses origines dans la bulle immobilière qui se forma ses 10 dernières années: Une croissance totalement artificielle tout comme le plein emploi qu'elle créa. (Le plein emploi espagnol se situe autour de 7-8% de chômage).
L'Espagne construisait alors chaque année autant de maisons que la France , l'Allemagne et l'Italie réunies !!!
Cette boulimie de la maçonnerie, qui a achevée entre autre le bétonnage intensif du peu de côtes qui restaient encore vierges, fut impulsée par le gouvernement de Aznar et continuée par celui de Zapatero, bien content d'hériter d' un Eldorado qui était montré en exemple par tous ses voisins d'Europe, même si finalement, tout s'est révèle être une grosse farce.

Pour ceux qui comprennent l'espagnol, je ne résiste pas à vous montrer ce dessin animé hilarant et très didactique qui explique de manière fort simple l'origine de la crise et ses conséquences. (les autres peuvent deviner, c'est très explicite..)

C'est la même histoire qu'aux États-Unis, avec ses drames humains, les gens mis à la porte par des banquiers qui quelques années plus tôt n'hésitaient pas à prêter bien au delà du seuil d'endettement fixé normalement en Europe autour de 30% des revenus d'un ménage. On vous encourageait à vous endetter, on vous donnait même un peu plus pour vous offrir le 4x4 de vos rêves et un voyage au bout du monde...
Aujourd'hui on connaît le résultat de cette consommation sans bornes.

Mais le grand mensonge du gouvernement actuel de Mariano Rajoy est d'utiliser la crise, qu'eux même ont provoquée (pour la petite histoire, Rodrigo Rato, ancien ministre qui impulsa cette croissance bidon sous Aznar, fut directeur du FMI avant Strauss-Kahn et ensuite Directeur de Bankia, LA banque qui à elle seule accumule plus de la moitié des dettes des banques espagnoles...) pour faire passer une dette PRIVÉE en une dette PUBLIQUE (car réellement la dette publique espagnole est faible comparée à la dette française pour ne nommer qu'elle, c'est un problème d'endettement privé qui plombe le pays), et ainsi avoir l'alibi parfait avec l'aide de leurs amis de Bruxelles pour faire passer des coupes budgétaires totalement idéologiques: augmentation d'impôts, privatisations effrénées des services publics,  droits des travailleurs réduits et patronat tout puissant.
Tellement idéologiques que certaines  qui n'ont rien à voir avec la situation de crise actuelle trahissent leurs grands desseins: Révision de la loi sur l'avortement qui ramènerait l'Espagne 50 ans en arrière, du mariage homosexuel cela va de soit, augmentation des taxes pour avoir accès aux tribunaux qui va rendre coûteuse et difficile l'accès de la justice aux classes moyennes et durcissement des peines pour "désordres publiques" (comme une simple manifestation pacifique non autorisée) cherchant à museler une population excédée.

Des maçons aux (francs) maçons: Le monde aux mains des puissants.

Un programme bien pensé et qui fait froid dans le dos à qui veut bien croire les  théories conspiratoires: Les mêmes noms apparaissent, à différents postes clés,  tous issus du monde financier un peu partout en Europe et dans le monde. (Banques, FMI, gouvernements, groupe Bildenberg..même combat ?)

 Draghi (BCE) , Monti (Italie), Papademos (Grêce), Borges (au FMI représentant l'Europe en 2010),  chargés de résoudre la crise ont tous travaillé pour Ĝoldman Sachs, celle qui a aidé Papademos à "maquiller" les comptes du déficit public grec avant le désastre. De Guindos (actuel ministre de l'économie espagnole), pour Lehman Brothers, à l'origine de la crise américaine qui a entraînée avec elle l'Europe.

 Cela fait beaucoup, beaucoup trop de coïncidences....

liens:
Série d'articles sur la crise espagnole, très complet.
Courrier international le monde. plusieurs dossiers sur le sujet.

 


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