Ce blog ne prétend rien d'autre que d'être une suite d'articles sans liens ni thématiques particulières. Il fait part de la vision d'un expatrié sur ce merveilleux pays qui l'a accueilli, essayant d'en donner une image diffèrente des clichés qu'en ont souvent ceux qui le méconnaisse. Il cherche aussi à temoigner d'une expérience personnelle qui prouve que le bonheur n'est pas une chimère...

19 janv. 2014

Mariano Rajoy: Le grand mensonge.

Arrivé à un peu plus de la moitié du mandat du président Rajoy, il est intéressant de faire le bilan de sa politique et surtout de l'accomplissement de son programme électoral, pour lequel il a été élu il y a deux ans avec une ample majorité.

Malgré une abstention de près de 30%, son parti avait fait un score historique de 44,6% alors que le Parti Socialiste au pouvoir, qui avait dans un premier temps nié la crise et dans un second temps démontré toute son incompétence à la freiner, plongeait sous les 30%.
Déjà fortement sanctionné un an avant lors des élections municipales et autonomes (régions), le PSOE de Zapatero offrait au Parti Populaire de Rajoy les moyens de sa politique conservatrice grâce à une majorité jamais atteinte dans la démocratie espagnole: Majorité absolue au parlement, majorité des mairies du pays (et par conséquent majorité des très prisés conseils généraux ( las Diputaciones, réservoirs gigantesques de postes de conseillers et autres pistons en tous genres pour les "amis" du parti...) et pratiquement toutes les régions autonomes (sauf La catalogne, le Pays Basque,  l'Andalousie et les Asturies...)

À peine 15 jours s'étaient écoulés depuis son intronisation, que Mariano Rajoy annonçait toute une série de mesures totalement inverses à ce qu'il avait promis en campagne. Selon ses explications, l'héritage du gouvernement socialiste ne lui laissait pas le choix de sa politique: Le pays était au bord du gouffre, et pour éviter le sort de la Grèce, du Portugal ou de l'Irlande, il lui fallait prendre le taureau par les cornes.
Et jusqu'au jour d'aujourd'hui, le seul point de son programme électoral qu'il s'acharne à accomplir est une loi sur l'avortement qui va ramener l'Espagne presque au niveau de l'Irlande, le pays à ne pas copier en la matière.
Voilà les raisons qui poussent une grande partie de la population, soit sur les sentiers incertains de partis populistes et indépendantistes, soit à se détourner définitivement des urnes, se sentant à raison escroquée. Sentiment renforcé para les nombreuses affaires de corruption qui touchent son parti et lui-même. Rarement un homme politique n'avait autant menti.

Mariano Rajoy alias Pinocchio

Faisons donc, pour mémoire, une petite liste des principaux mensonges de ses deux premières années de mandat:

1- "Je ne donnerai jamais d'argent public aux banques." On en est pour l'instant aux alentours de 61.000 millions d'euros.

2- "Ma réforme du code du travail créera de l'emploi." Depuis son application, le nombre des chômeurs est passé de 5 à presque 6 millions.

3- "Nous ne baisserons pas les indemnités de chômage." Il les a baissé de 10 %, passant de 60% à 50 % à partir du sixième mois.

4- "Je n'augmenterai pas les impôts" Il a augmenté la T.V.A   à 21 % (les produits culturels comme le ciné ont vu leur taxes augmentées de 13 %) ainsi que divers impôts comme le foncier (IBI), professionnel (IRPF), les produits bancaires et même la loterie (20% des gains). Par contre, il a prononcé une généreuse amnistie fiscale aux fraudeurs fortunés.

5-"Même avec la crise, l'éducation, les retraites, la santé sont une ligne rouge qui ne sera jamais franchie,"
Santé: une liste interminable de médicaments et de soins qui ne sont plus (ou presque plus) couverts par la sécurité sociale. Privatisations des hôpitaux, 53.000 emplois en moins. Les espagnols ne seront plus couverts après 3 mois passé à l'étranger pour chercher un emploi. 750.000 personnes n'ont plus accès à la sécurité sociale.
Retraites: Si elles n'ont pas baissé, les divers impôts et les dépenses de soins font que les retraités ont perdu du pouvoir d'achat. Rajoy sachant que ces derniers forment une grande partie de son électorat, il essaie néanmoins de limiter la casse.
Éducation: Le ministre Wert a réussi l'exploit de mettre tout le monde d'accord. Le corps enseignant autant que les parents d'élèves. Retour en force de la religion dans l'école publique, part belle faite aux établissements privés, coupes budgétaire affectant les moyens et les effectifs (20% de plus d'élèves par classe), augmentation astronomique des frais d'inscription à l'université, suppression de bourses (20.000 boursiers en moins cette année), baisse des bourses Erasmus...

6-"Nous aiderons les activités liées à la musique, le théâtre et le cinéma espagnol" Baisse de 12% des aides au cinéma, augmentation de 13% sur les produits culturels qui provoquent fermetures de théâtres, cinémas...

7-Affaire Barcenas "j'ai cessé mes relations avec monsieur Barcenas dès le moment où celui-ci a été accusé de corruption." Des messages sur son portable prouvent qu'il continua longtemps à le soutenir jusqu'au moment oú cela devint insoutenable.
"Le parti n'avait plus de relation avec Monsieur Barcenas bien  avant sa mise en examen" Luis Barcenas a bénéficié pendant et après sa mise en examen d'un superbe "salaire" ainsi que d'un bureau au siège du parti.

Je finirai, car je ne veux pas être ennuyeux, sur une anecdote amusante: Mariano Rajoy a un tic qui nous révèle que ce qu'il va dire est faux: Il cligne de l'oeil tout en bafouillant. Tout comme Pinocchio, il est donc facile, en l'observant attentivement, de savoir qu'il nous ment. J'espère que les espagnols s'en rappelleront lors des discours de sa prochaine campagne...


Ceux qui veulent connaître les aventures de Pinocchio au pays des ibères peuvent consulter ce site espagnol.


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