Ce blog ne prétend rien d'autre que d'être une suite d'articles sans liens ni thématiques particulières. Il fait part de la vision d'un expatrié sur ce merveilleux pays qui l'a accueilli, essayant d'en donner une image diffèrente des clichés qu'en ont souvent ceux qui le méconnaisse. Il cherche aussi à temoigner d'une expérience personnelle qui prouve que le bonheur n'est pas une chimère...

11 déc. 2014

Le point sur les affaires espagnoles.

corruption espagne

La justice en Espagne n'est pas indépendante.

N'en déplaise à ceux qui veulent nous le faire croire, la justice espagnole n'est pas indépendante.
Si les juges, chargés des pauvres mortels que nous sommes, travaillent en relative liberté, ceux des hautes instances comme le tribunal suprême (qui est le seul à pouvoir juger les députés, sénateurs, présidents de région, ministres et autres privilégiés...) et le C.G.P.J. (chargé de nommer et de contrôler les juges) sont nommés par les partis politiques.
Le Tribunal Suprême est nommé par le Conseil Général du Pouvoir Judiciaire. Celui-ci est nommé par le Parlement et le Sénat (10 juges par les uns, 10 juges par les autres). Donc on peut comprendre aisément que ceux-ci sont placés en fonction de leur affinité politique (même s'ils affirment le contraire).
Le parti populaire ayant la majorité absolue au sénat et au parlement, il contrôle donc également la justice.

Un pouvoir qui change de main mais qui protège les mêmes intérêts.

Le président de la nation et son gouvernement étant du Parti Populaire, ce dernier contrôle les trois organes du pouvoir: Législatif, exécutif et judiciaire, en plus du pouvoir économique, si l' on sait que le patronat et les banques sont en général dirigés par des amis proches voire des militants du parti.

Rajoy et ses amis ont donc tous les moyens pour étouffer les affaires de corruptions qui minent la démocratie espagnole, légiférer une loi bidon de transparence et de bonne conduite des partis politiques et une autre, répressive, pour éviter que se répètent des épisodes comme ceux de la Puerta del Sol, au cas où la première loi n'aurait pas pour effet d'apaiser les esprits.

Si la lenteur de la justice pour traiter les cas de corruptions n'est pas suffisante, si des juges font un peu trop de zèle, il suffira de les annuler, les faire condamner ou de leur retirer les affaires en cours:
-Le juge Elpidio Silva qui instruisait le scandale de Bankia et de son directeur Miguel Blesa a été condamné et inhabilité.
-Le juge Garzón, qui traitait les affaires de la pieuvre Gürtel  a été condamné et écarté.
-Son successeur, le juge Ruz, qu'on avait dit au départ plus proche du parti au pouvoir,  mais qui travaillait aussi comme une fourmi minutieuse sur cette affaire tentaculaire qui concerne de nombreuses personnalités du PP, va être écarté à son tour.
Étant seulement vacataire, son poste vient d'être pourvu, ce qui va retarder encore plus une instruction qui se dilatait dans le temps car le nouveau juge devra lire les dizaines de milliers de pages de cette affaire énorme et qui semble ne pas avoir de fin.
Juste assez pour pouvoir passer les prochaines élections sans trop de vagues, même si le Podemos de Pablo Iglesias veille, surfant toujours sur les sondages d'opinions qui lui sont favorables.

corruption espagne
Le juge Ruz, un homme gênant...
Malgré tout, certaines affaires avancent.
-La prison assuré pour le gendre du Roi d'Espagne dans l'affaire Noos, il faudra maintenant attendre pour savoir combien il fera sur les 19 années demandées par le procureur. La soeur du roi, elle, devrait s'en sortir avec une amende de 600.000 euros.
-L'affaire Punica a permis de mettre à jour un vaste réseau mafieux de pot de vin sur toute l'Espagne.
-Le président de la province de Castellón Fabra, l'ancien ministre et président des Baléares Matas et la chanteuse "La Pantoja" sont en prison, non sans avoir tout tenté pour éviter des peines, qui pour bien des espagnols, restent symboliques.

Les aventures du petit Nicolas au Pays Populaire.

Mais la nouvelle série à rebondissement qui tient en haleine les espagnols depuis quelques semaines, est celle qui a pour protagoniste un jeune militant du Parti Populaire de 22 ans (décidément on en finit pas), nommé Nicolas. De là, l'allusion aux histoires de René Goscinny qui sont bien connues ici.
Figurez vous que ce jeune homme sans diplôme se dit ami, photos à l'appui, de Rajoy et de toute sa clique et même agent des services secrets espagnols.
On pourrait croire qu'il s'agit là d'un simple cas grave de mégalomanie.
Oui mais voilà. On le voit partout en photo avec tous les pontes du PP, il est même arrivé à se faufiler lors de l'intronisation du nouveau roi Felipe ! De nombreux SMS révèlent des discussions plus qu'amicales avec un secrétaire d'état qui lui aurait permis, grâce à son influence sur des marchés publiques, de récolter de juteuses commissions.
Au Parti Populaire, personne ne connaît bien sûr, ou alors à peine, ce sympathique jeune homme.
On attend avec impatience les prochains épisodes, car Nicolas a annoncé qu'il allait tirer la couverture et que bien des choses compromettantes allaient être dévoilées.

Chouette, ça faisait presqu'un mois qu'une nouvelle affaire n'avait pas éclaté. On aura des choses à se raconter lors de la veillée de Noël !

corruption espagne
Le petit Nicolas, accompagné du représentant du patronat de Madrid (lui même impliqué dans l'histoire des cartes bancaires black entre autres)


5 nov. 2014

Une nuit (presque) parfaite.

chevres sauvages a la peña de francia

CROA du samedi 25 octobre 2014
Peña de Francia (Salamanque-Espagne), 1650 mètres.
Dobson 500mm et jumelles Nikon 10x50.

À titre d'information, lorsque je cite un oculaire par sa focale, voici son rapport en grossissement dans le dobson 500 avec le correcteur de comas Paracorr:
-Panoptic 41mm: 55x
-Ethos 21mm: 110x
-Ethos 13mm: 175x
-Ethos 8mm: 290x (575x avec barlow Powermate 2x)
-Ethos 6mm: 385x (765x avec barlow Powermate 2x)

Un départ improvisé.
Comme quoi quelques fois, une sortie improvisée peut prendre une tournure inattendue.
J'étais sorti sur ce même site jusqu' à 3 heures du matin, quatre jours avant. J'avais perdu du temps à démonter le dobson que j'avais voulu installer sur un nouvel emplacement (un ancien virage rectifié de la route toute neuve qui monte jusqu'au monastère de la Peña de Francia perché à 1780 mètres). Trop venteux, comme le parking du monastère.  J'avais donc dû le remonter 50 mètres plus bas sur un petit terre-plein en bord de route. J'avais déjà vu de bien belles choses ce soir-là et surtout, j'avais pu constater que cet endroit, sans pollution lumineuse et protégé du vent, pouvait me réserver de bien belles nuits d'astronomie.
bouquetins et monastère de la Peña de Francia
Le mardi 21 octobre, j'étais arrivé entre chien et loup. Une cinquantaine de bouquetins avec leurs petits étaient réunis au sommet, broutant tranquillement au pied du monastère de la Peña de Francia.
Les prévisions pour le week-end n'étaient pas spécialement favorables, mais vers 20h00, voyant que les quelques cirrus qui encombraient encore le ciel semblaient vouloir disparaître, je fonce sur mes affaires et après un rapide encas, me voilà parti pour une demi-heure de route afin de tester si oui ou non mon nouveau site est fiable.
dobson 500 à salamanca-espagne
Le 500 monté à 100 mètres du sommet de la Peña de Francia (Salamanque)
Il faut savoir que je l'avais repéré il y a déjà quelques années mais des lumières parasites (3 lampes halogènes très puissantes) d'une maison de maintenance d'une antenne au sommet m'avait jusque là rebuté.
Mais l'autre soir, elles étaient éteintes. Coïncidence ? Résultats de mes plaintes auprès des services du parc naturel ? ou d'autres personnes ? Mystère pour l'instant...
Toujours est-il que ce soir, je suis de nouveau dans une obscurité totale. Chouette. Si cela est définitif, ce coin risque fort d'être mon poste privilégié. Le sommet est battu par les 4 vents, 90 % du temps. Mais ici en contre-bas, alors que 100 mètres plus haut, on entend les hurlements du vent, il y a à peine une petite brise. La température, comme toute la semaine, est anormalement chaude pour la saison. Une humidité inexistante. Bref, des conditions qui semblent idéales...

Deux objets observés quelques jours auparavant au même endroit.
La nébuleuse du Croissant (NGC 6888)dans la constellation du Cygne vue avec un filtre OIII dans l'Ethos 13.

nébuleuse omega m20
La nébuleuse du Gygne (M17) dans la constellation du Sagittaire, vue avec un filtre OIII dans l'Ethos 21.


Et dire que j'avais hésité à sortir.
À 21h30, la nuit déjà bien installée, le dobson est monté et collimaté rapidement. Toujours une pensée pour Pierre Desvaux (que je ne connais malheureusement pas personnellement) lors de ces opérations, pour son excellent travail.
Et dès que je pointe le premier objet, l'amas globulaire M13, je constate que la nuit va être bonne: Le piqué des étoiles avec l'Ethos 21mm est exceptionnel. De vraies têtes d'épingles à presque 100x.
C'est tellement beau que je vais l'augmenter et l'observer comme jamais je ne l'avais tenté jusqu'ici: Je passe au 13, puis au 8 et au 6, et je pousse le bouchon en ajoutant la barlow powermate 2x derrière: Regarder M13 à un tel grossissement (plus de 750x), à peine perturbé par quelques timides vaguelettes de turbulence,  le rend visuellement proche d'un amas ouvert, il me fait penser à la Rose de Coraline, dans Cassiopée (NGC 7789).
amas globulaire d'hercule
L'amas globulaire M13 dans la constellation d'Hercule, vu dans l'Ethos 8.

albiréo
L'étoile double Albiréo,
dans le Cygne.
Je papillonne sur plusieurs étoiles doubles superbes comme Albiréo ou gamma Andromedae avec leurs composantes orange et bleue. Et ma surprise est grande quand je constate que j'en vois plusieurs très serrées que je n'avais jamais repérées jusque là (je ne suis pas spécialiste d'étoiles doubles non plus il faut dire). La compagne est souvent très petite. Sans doute noyée dans sa grande voisine les jours de turbulence, aujourd'hui, sans augmenter (Ethos 21), elles apparaissent évidentes. Je n'ai malheureusement pas pris de notes pour me rappeler d'elles. Ce sera pour une prochaine fois.

22h30: je passe par les Pleiades (M45), toujours au 21mm. Je ne les vois pas entières mais les nébuleuses à réflexion autour des étoiles ressortent bien. Aux jumelles, en me calant sur le toit de la Kangoo pour éviter de bouger, l'amas est superbe.
les pléiades
L'amas des Pléiades (450 années-lumière), est visible
 à l'oeil nu comme une Grande Ourse en miniature.
Je me dirige vers le Bouclier (ou l'Écu) avec les jumelles, repérant une tache qui est l'amas ouvert M11 (le canard sauvage) et pas loin l'amas globulaire M26. Les étoiles qui partent près de M11 et qui descendent vers M26, à coté de alfa et béta du bouclier, forment un astérisque en forme de J majuscule très esthétique.
L'amas ouvert NGC 6664 près d'alfa, observé au dobson est un amas très lâche de 15-20 étoiles.
Dans Hophiuchus, les amas ouverts Melotte 186 et Cr 350 sont jolis aux jumelles, Mel 186 rentre à peine dans le champ du panoptic 41 avec le dobson.

Observer, c'est bien. Contempler, c'est encore mieux.
Le temps passe vite, trop vite quand on observe dans de bonnes conditions.
Il est déjà 23h20.
Je fais une pause, profitant de la solitude et de ce silence....
Pas de bruits....
Aucun avion qui ne vienne troubler ma contemplation...
Tout en respirant profondément, je regarde toutes ces petites lumières au loin, des villages à perte de vue vers les plaines de Salamanque et du Portugal. Seul le halo lointain de Salamanque au nord-est s'élève à une certaine hauteur sur l'horizon, arreté par une bande de brume ou de nuages qui dominent la ville. J'apprendrai plus tard que cette nuit-là, des amis astrams de Salamanque, sur leur site en plaine (800 mètres quand même, rappelons que l'Espagne est un immense plateau), à 20 minutes de la ville, n'ont pas eu de bonnes conditions à cause de cette brume qui voilait le ciel.
De temps en temps, j'entends bien la chute de quelque pierre provoquée par le sabot d'un bouquetin proche, mais guère plus.
Que j'aime cette sensation d'être, pour quelques heures, seul au monde, seul face à l'immensité de ce paysage nocturne et de ce ciel étoilé !...

nébuleuse planétaire
La nébuleuse planétaire NGC 6781.

Je reste donc dans cette région du ciel qui remontent la voie Lactée, maintenant que nos stars estivales du Scorpion et du Sagittaire disparaissent inexorablement jusqu'à l'été prochain.
J'observe la nébuleuse NGC 6781 dans l'aigle. Petite et ténue au 13mm, avec le filtre OIII et le 8mm, le disque devient évident et en vision décalée, on voit une sorte de Donuts spatial.
Je reprends mes jumelles, toujours pendues à mon cou, pour observer près de Deneb l'énorme nébuleuse obscure B142-143.

Just Dumbell, Just Dumbell, jingle all the  (milky) way !
J'empoigne le dobson et me voilà parti vers Dumbell (M27). La nébuleuse planétaire offre toujours un spectacle de taille dans le 500, et ce soir je veux la voir avec ces conditions optimums. Réellement, je continue à la préférer sans filtre, au naturel. On la voit peut-être un poil moins contrastée (et encore) mais la vision naturelle nous permet de deviner les teintes colorées bleu et rose de la nébuleuse et d'observer les petites étoiles qui se trouvent derrière ou devant.
nébuleuse planétaire de l'haltère
La nébuleuse planétaire Dumbell (M27) vue dans l'Ethos 6.
Minuit: Malgré la nuit douce, l'altitude se fait sentir et j'enfile mon anorak et mets mon bonnet qui m'apportent une sensation de réconfort. C'est important de se sentir bien pour profiter d'une observation. Le froid est mon pire ennemi. Il arrive normalement par les pieds mais à cette saison, avec mes deux paires de chaussettes de ski (une en soie et une en laine) et mes bottes de neige, aucun risque.
Je regarde l'horizon qui n'est pas net. Je l'ai dit avant pour salamanque, mais on perçoit ces nuages bas partout où l'on regarde.
Moi je suis heureux, MON ciel est simplement MA-GNI-FI-QUE.

Amas dit donc ! C'est vachement beau !
amas ouvert et nébuleuse
NGC 1931: Nébuleuse  associée à un amas d'étoile dans le Cocher.
Je passe de l'autre coté de la voûte céleste, vers le Cocher et les Gémeaux, qui sont maintenant bien hauts dans le ciel, assez pour me délecter de leurs amas ouverts: M35, beau et compact dans les Gémeaux, et remontant petit à petit, alternant vision de loin et vision de près avec le 41mm et le 21mm, le superbe M37 avec son étoile orangée, presque rouge, vers le centre. Puis M36 et M38.
Près de M36 (à environ 1º), on trouve l'amas NGC 1931. Au 21mm je vois un objet diffus dont l'aspect pourrait rappeler une petite galaxie, avec au coeur quelques étoiles. Au 13mm, on distingue une nébulosité avec des étoiles et l'effet s'affirment encore plus au 8mm et avec le filtre NPB. Sur le coup, je ne comprends rien car mon Atlas Taki m'indique que c'est un amas ouvert. J'y vois pourtant bien du gaz !
C'est une fois de retour à la civilisation et internet que je verrai  qu'il s'agit bien d'une nébuleuse associée à un amas ouvert. Petite erreur donc de cette bible très complète qu'est le Taki's Star qui n'indique que l'amas, tout comme le Star Atlas Project d'ailleurs, cartes plus compactes qui me suivent partout. (téléchargeables en suivant ces deux liens.)

Fouette Cocher !
01h16: Je recherche pas très loin de là, toujours dans le Cocher, C 31 (I 405) et NGC 1843 (I 410). Cette région est vraiment fantastique:  J'adore ce groupe d'étoiles alignées: 19, 17, 16  et plus loin 14 du Cocher qui parait triple avec son étoile blanche et deux petites, rouge et jaune-orange, de chaque coté.
Je crois apercevoir NGC 1893 aux jumelles mais pas C 31. Au dobson avec le grand champ que m'offre le pano 41, je vois bien l'amas d'étoiles de NGC 1893 mais c'est en ajoutant le filtre NPB que je verrai clairement la nébuleuse qui l'accompagne et qui m'apparaît en forme de demi-lune (la partie la plus dense sur les photos en fait). Avec le filtre OIII, elle est superbe, formant presque un cercle complet autour des étoiles de l'amas et me rappelant un peu  la nébuleuse de la Rosette.
Par contre j'ai bien du mal à visualiser C 31 (ci-devant la nébuleuse de l'étoile enflammée) même avec le filtre OIII. Le Filtre H-béta me la révèle un peu mieux, mais très faiblement. Peut-être que je ne la perçois pas bien à cause de sa grande taille. Objet qui sera de nouveau tenté lors d'une prochaine sortie donc.
nébuleuses dans la constellation du cocher.
Vue de C 31 ((à gauche) et NGC 1843 (à droite) avec au milieu les étoiles 14, 16, 17 et 19 du Cocher.

La Californie, la Californie...
Le H-béta étant monté sur la paracorr, j'en profite pour me diriger non loin de là, dans Persée. Observer la grande nébuleuse Californie (NGC 1499) , que j'ai vu une fois seulement depuis que j'ai ce filtre obligatoire pour la faire apparaître. Elle est bien contrastée, et je contemple la forme identique aux photos, mais seulement en déplaçant 3 fois  le pano 41 (1,2º de champ) tellement elle est énorme.  C'est identique à la photo, mais sans la couleur... il faudra que je pense à la pointer avec le télescope de 200mm pour essayer de la voir, moins brillante mais presque complète en un coup d'oeil.

la nébuleuse californie
Une partie de la nébuleuse Californie (NGC 1499) observée avec le filtre H-Béta dans le Panoptic 41mm.

nébuleuse Californie
La nébuleuse Californie se trouve à 1000 années-lumière. Elle doit son nom à sa forme rappelant l'état des USA.
Un pur-sang indomptable.
Autre objet légendaire révélé par le filtre H-béta, la nébuleuse de la tête de cheval (IC 434) dans la constellation d'Orion. Objet qui me résiste. Même avec le filtre, il y a peu, je ne l'avais pas vu.
En fait, je me rends compte cette fois-ci que je l'avais déjà vu sans le savoir. Car, naïf, je pensais que le philtre magique allait me la dévoiler presque comme sur les photos, avec son museau .
Et tout et tout...
Que nenni !
nébuleuse de la tête de cheval
La nébuleuse de la tête de cheval est un nuage de gaz sombre et froid
 à 1500 années-lumière. Elle fait partie des complexes gazeux
 qui se trouvent dans la constellation d'Orion.
On devine une trouée noire allongée (la tête de cheval est une nébuleuse obscure)  sur le fond du ciel plus clair (le fond coloré des photos) mais on est loin de la forme céphalique d'un équidé (je n'ai pas dit “c'est phallique”, hein? Mais bon c'est un peu ce qu'il m'a semblé voir...),
À réessayer peut être plus tard dans l'hiver, quand elle sera plus haute. Ce doit être un objet très pointilleux sur les conditions non seulement du ciel mais aussi d'obscurité, de hauteur...
Mais je suis un peu déçu de l'investissement de ce filtre pour le résultat obtenu.
Je me rappelle d'un commentaire lu quelque part: “le filtre H-béta, c'est le filtre idéal à se faire prêter par un copain”
Encore faut-il avoir sous la main un copain qu'il l'ait et qui ne vive pas trop loin !


À présent, un peu de musique céleste.
2h35, déjà..
quintette de Stephan
Le Quintette de Stephan: Cinq galaxies qui se rapprochent et qui fusionneront.
(deux sont déjà en interaction)
J'ai un peu trop attendu pour Pégase qui descend déjà vers l'horizon. M15, ce bel amas globulaire est trop bas et présente un aspect pâteux au 6mm (presque 400x quand même...)
j' y allais surtout pour revoir le quintette de Stephan, ce groupe de galaxies en interactions, assez compliqué en visuel. Au 6mm, je vois des taches floues, mais les 5 galaxies sont parfaitement identifiables si on a les photographies en tête. Sachant que je suis en train d'admirer un accident de la circulation cosmique situé à quelques 340 millions d'années-lumière, le spectacle, bien que difficile, n'en est pas moins émouvant.
La galaxie NGC 7331, qui sert pour le repérage du Quintette de Stephan est une spirale plus détaillée à observer car elle ne se trouve "qu'à" 49 millions d'années-lumière. Je vois dans le champ une autre galaxie, NGC 7315 de magnitude 12,7.

Notre voisine à 2,7 millions d'années-lumière, la grande galaxie du triangle (M33) est presque au zénith, j'en profite donc pour l'admirer, toujours peu contrastée mais bien là dans toute sa complexité de bras spiraux vus de face. Je mets le filtre NPB qui fait ressortir justement ses bras, et ses nuages d'hydrogène ionisé.

galaxie du triangle
La galaxie du triangle M33 fait partie,  comme la galaxie d'Andromède M33, de notre groupe local qui comporte une quarantaine de galaxies dont la nôtre: La Voie Lactée.

Rien que pour cette vision, on devient astronome amateur.
constellation d'Orion
Superbe photo longue pose de la constellation d'Orion. On peut y voir la supergéante rouge Bételgeuse (dont le diamètre est plus grand que l'orbite de Mars)  et la géante bleue Rigel (qui brille comme 55.000 soleils), la ceinture d'orion avec ses 3 étoiles alignées et près de celle du bas, la nébuleuse de la tête de cheval. À droite de la ceinture, la grande nébuleuse M42. Les grands nuages de gaz rouges visibles sur ce cliché sont très difficiles à appréhender dans un télescope à cause de leur grande taille.
3h30: La légère brise qui soufflait de temps à autres pendant la nuit laisse la place à un vent plus fort entrecoupé de rafales de plus en plus violentes. Orion est bien haute, alors je pointe la reine: La grande nébuleuse d'Orion, sa majestée M42, accompagnée de sa petite servante M43.
Ha-llu-ci-nant au 500, comme toujours, mais on ne s'habitue pas, surtout en début de saison.
Et surtout ce soir que le piqué du ciel est exceptionnel.
Au 41mm, M42 s'étend loin, très loin en formant une  ellipse plus dense avec des parties gazeuses intérieures plus faibles, de couleurs vertes et bleues. Les filtres NPB ou OIII offrent plus de contraste mais on n'en voit pas beaucoup plus.
Mais soudain, lorsque le vent s'arrête, alors que je visite le coeur de cette gigantesque fabrique d'étoiles avec le 21mm puis le 13mm, je vois pour la première fois, non pas 6 étoiles dans le Trapèze, mais 7. De là, le bras dense qui part vers une série d'étoiles (et verc NGC 1980) a une nette couleur lie-de-vin.
Superbe!
Nébuleuse d'orion m42
La grande nébuleuse d'Orion (M42 et M43) vue à travers de l'Ethos 21.
nébuleuse m42
La nébuleuse d'Orion se trouve à 1300 années-lumière de la terre et mesure 24 années-lumière de diamètre. Elle est le théâtre de formations importantes d'étoiles. On peut la voir à l'oeil nu dans un ciel noir comme une tache laiteuse sous les trois étoiles de la ceinture d'Orion.
nebuleuse de la rosette
Nébuleuse de la Rosette.
Encore tout chaviré, je vais vers la nébuleuse de la Rosette (NGC 6781), qui au 41mm m'offre son bel amas ouvert uniquement. Le filtre NPB ou OIII, au choix suivant le contraste voulu, laisse voir le grand cercle de gaz qui l'entoure.
Je retourne un instant dans les Gémeaux pour observer NGC 2371, une nébuleuse planétaire qui reste petite dans le 8mm mais dont la forme de noeud papillon (ou de 8) est bien reconnaissable.

Par Jupiter ! Qu'est ce que c'est que ça?
Il est 4h20, les rafales sont de plus en plus fortes et il me faut patienter entre deux coups de vent pour observer dignement. Je décide de terminer par Jupiter qui est maintenant assez haute pour être vue dans de bonnes conditions.
Jupiter
Jupiter vue à plus de 700x.
Ce sera vraiment la cerise sur le gâteau de cette nuit mémorable: Je n'ai jamais autant vu de détails que ce soir sur la planète jovienne.
Une nuit normale, au 500, je peux observer les deux bandes équatoriales avec la tache rouge et d'autres formations comme des taches noirâtres et autres. Mais à partir de ces bandes vers les pôles, je ne vois souvent que des masses grisâtres un peu colorées, au plus une ou deux bandes fines.
Aujourd'hui je peux admirer à ces endroits plusieurs petites bandes ocres de chaque coté des pôles. Incroyable.
Entre deux rafales, j'ai l'impression d'être devant une photo de la sonde Voyager.
Je m'amuse à mettre des filtres bleu et vert pour faire ressortir les bandes mais c'est au naturel qu'elle est belle.
Les 4 satellites, Ganymède, Io, Europe et Calisto, parfaitement alignés, deux de chaque coté de la planète. Io est très proche d'elle. Elle venait de sortir de son occultation vers 2 heures du matin mais je ne l'ai pas observée à ce moment-là.

sirius
Sirius est en fait une étoile double
dont la compagne est très difficile
à observer, même dans un télescope.
5h20: Je termine, après la reine des nébuleuses, par la reine des étoiles, la plus brillante de notre ciel: Sirius. Un petit diamant à la lumière presque aveuglante dans le 21mm.
Puis j'observe près d'elle (je ne veux pas partir), dans le Grand Chien, le petit disque verdâtre de la nébuleuse planétaire NGC 2438 dans l'amas ouvert M46.
Le vent devient vraiment un problème et interrompt une session qui sinon aurait duré jusqu'à l'aube.
Heureusement, cette nuit on a changé d'horaire.
J'aurai le droit de rester une heure de plus au lit.
C'est toujours ça de gagné.




31 oct. 2014

La démocratie mise à mal par la corruption politique généralisée.

la corruption politique généralisée en Espagne


Depuis la fin de l'été, il est difficile de se lever le matin sans entendre dans le radio-réveil réglé sur l'heure des infos, un nouveau cas de corruption qui vient s'ajouter à la longue liste des affaires en cours.

La corruption politique: un sport national.

On avait l'affaire Gürtel qui implique des hommes d'affaires et des pontes du Parti de droite, le Parti Populaire (PP).
On avait l'affaire des ERE qui met en cause le Parti Socialiste (PSOE) et ses alliés communistes de Izquierda Unida (IU) ainsi que le syndicat UGT en Andalousie.
On avait même le gendre (et certainement la fille) du Roi Juan Carlos mouillé dans l'affaire Nóss.
Sans oublier la tonitruante affaire Barcenas qui met en scène l'ex-trésorier du parti au pouvoir (PP) et une grande partie des éléphants de ce dernier, soupçonnés d'avoir touché des salaires au noir issus d'argent provenant de commissions illégales.
Je pourrais ainsi allonger la liste jusqu'à endormir le lecteur le plus motivé: Jaume Matas (PP) ex-président des Baléares en prison, Carlos Fabra (PP) ex-président de la Diputación de Castellón (celui de l'aéroport sans avions) dans l'attente d'y rentrer, Miguel Blesa (PP) ex-directeur de la Banque Caja Madrid en liberté alors qu'il devrait y être, etc, etc...
corruption politique espagnole
Une carte non-actualisée des cas de corruption politique es Espagne.

Et ça continue encore et encore, c'est que le début d'accord, d'accord...

Nous sommes actuellement bercés, depuis quelques mois déjà, par les affaires Pujol qui mettent en scène le père, ex-président de la Catalogne pendant un quart de siècle (CIU, parti indépendantiste) et ses fils dans diverses histoires de détournements, de prévarications et de fraude fiscale qui semblent s'étendre bien plus loin que le simple cercle familial, le maire de Barcelone étant accusé cette semaine par le journal El Mundo d'avoir un compte de 13 millions d'euros en Suisse (comme Pujol-père, comme Barcenas, comme Blesa, comme Rato...)

Mais la cerise sur le gâteau, le comble de l'indécence en ces durs temps de crise, où l'Espagne est placée après la Roumanie comme le pays d'Europe à la pauvreté infantile la plus élevée, où 1 espagnol sur 4 vit sous le seuil de pauvreté, où 7 sur 10 disent être touchés d'une façon quelconque par la crise,... cette goutte pestilentielle qui fait déborder le vase de merde de la corruption politique de ce pays, c'est l'affaire des cartes bancaires blacks du conseil d'administration de Bankia (ex-Caja Madrid) qui implique plus de 80 personnes (sauf 2 ou 3 qui n'ont pas utilisé leur dite carte) dont Rodrigo Rato, prédécesseur de Stauss Kahn et Lagarde au FMI. Des personnes aux salaires astronomiques, représentants les partis au pouvoir à Madrid (PP, PSOE, IU) mais aussi les syndicats (UGT et CCOO) ainsi que le patronat, à qui la banque allouait cette carte bancaire (non déclarée des deux cotés) pour officiellement payer leurs frais de représentation mais qui officieusement servait à mener grand train de vie: Voyages, restaurants et hôtels de luxe, bijoux, mais aussi discothèques, prostituées, achats au supermarché du coin, retraits en liquide qui pour certains atteignent des centaines de milliers d'euros sur plusieurs années. Une escroquerie de 15 millions d'euros en tout, qui servait certainement à payer les faveurs et le silence de pratiques plus que douteuses.
Pendant ce temps, cette même banque vendait des produits toxiques à de petits retraités qui voyaient disparaître les économies de toute une vie. Elle expulsait de leur logement, par milliers, des familles endettées incapables de payer leurs traites.

On croyait être arrivé au bout, le vase étant rempli. Mais non.
Il continue de dégueuler, et de salir le beau napperon sur lequel il trône.

Cette semaine, une vaste opération policière (opération Punica, comme les guerres, mais en fait en référence à la grenade, fruit dont le nom rappelle celui du principal suspect ) met à jour une trame de corruption nationale mêlant essentiellement des hommes politiques du PP (et quelques-uns du PSOE), des fonctionnaires et des entrepreneurs dans des affaires de commissions sur commandes publiques. L'entreprise Cofely, filiale de la française GDF-Suez, est de la partie avec quatre de ses dirigeants détenus. Le principal inculpé, Francisco Granados, ex-secrétaire général du PP de Madrid, dort ce soir, ainsi qu'une quinzaine de ses complices, dans la même prison que son copain Barcenas qu' il retrouvera certainement dans les douches.

Surprise aux prochaines élections ?

Dans ce marasme général, une institution semble encore fonctionner à peu près. La justice fait son travail et continue à tirer le fil d'un tricot qui pourrait laisser à nue une démocratie bien mal en point, et entraîner une crise institutionnelle sans précédent en dévoilant au peuple que depuis le début de celle-ci, dans la lignée des pratiques de la dictature, ce sont tous les partis politiques ayant eu accès au pouvoir, qui ont participé au festin.
Mais la justice est lente, très lente. Des années pour arriver à conclure des procès qui débouchent trop souvent sur des peines ridicules converties rapidement en amnisties gouvernementales. Quand ce n'est pas les juges qui sont directement écartés.

Devant ce raz de marée de corruption, face à la grogne de plus en plus audible de la population, le Parti Socialiste et le Parti Populaire n'ont pas d'autre choix que d'annoncer des mesures drastiques contre les vers qui pourrissent leur fruit, mais continuent à se rejeter la balle dans un jeu grotesque du "c'est moi le super parti anti-corruption et tu es plus pourri que moi". Le gouvernement s'apprête à légiférer de manière "efficace et exemplaire" sur la question.
Un peu tard semble-t-il.
Difficile de faire croire, une fois pris la main de le sac, qu'on ne savait rien. Difficile de ne pas les mettre tous dans le même (sac).

Podemos
Podemos contre la caste politique (caspa = pellicules en espagnol)
À 6 mois d'élections municipales et régionales et à un an des élections générales (députés et formation
du gouvernement), c'est un tsunami politique qui pourrait bien avoir lieu en Espagne avec l'apparition du trublion Podemos dans les institutions et peut-être même au pouvoir.
Ce nouveau parti, taxé de populiste par le bipartisme aux abois, issu des mouvements sociaux des indignés, est en effet actuellement premier dans les intentions de vote des espagnols, et son nombre d'adhérents à déjà dépassé celui du Parti Socialiste.
Son programme est clair: Rendre la démocratie et la politique, séquestrées par les pouvoirs financiers et économiques, minées par la corruption de ces mêmes pouvoirs, au peuple souverain.
Une utopie me direz-vous ?
Théodore Monod ne disait-il pas: « L’utopie ne signifie pas l’irréalisable, mais l’irréalisé. L’utopie d’hier peut devenir la réalité. »
Et pour conclure, cette superbe définition de Alvaro Malaina: « L’utopie est à l’horizon. Je fais deux pas en avant, elle s’éloigne de deux pas. Je fais dix pas de plus, elle s’éloigne de dix pas. Aussi loin que je puisse marcher, je ne l’atteindrai jamais. À quoi sert l’utopie ? À cela : elle sert à avancer. »


13 oct. 2014

Supernova: Vie et mort d'une étoile qui brillait trop.

 Assis devant sa hutte, quelque part près de ce qui sera un jour La vallée de Las Batuecas (voir l'article du mois d'août), un homme du néolithique doit s'occuper d'alimenter le feu qui éloignera du campement les éventuels prédateurs qui roderaient trop près. Bercé par la douce chaleur des flammes, il se perd par moment dans le firmament, d'un air songeur, cherchant à comprendre ce que représentent tous ces points brillants qui se déplacent dans le ciel durant ses longues nuits de veille. Pourquoi certains de ces points tombent-ils soudainement vers l'horizon, comme cela vient d'arriver à l'instant? Il a même vu à plusieurs occasions de grosses boules de lumière sortir de nul part et, traversant une partie de la voûte céleste, éclairer un court instant tout le paysage environnant.
Tout d'un coup, alors qu'il regarde en direction du zénith, il voit apparaître comme par magie un nouveau point dont l'éclat ne cesse d'augmenter, jusqu'à devenir l'objet le plus brillant du ciel. Apeuré, il n'ose cependant pas réveiller le reste du clan. Plus d'une fois en effet, Il s'est fait passer un savon pour avoir donner l'alerte pour des broutilles. Il reste accroupi, la bouche bée. Pourquoi cette boule de lumière ne tombe-t-elle pas cette fois-ci? Pourquoi reste-t-elle fixe? Il attend, angoissé. Seule la lueur du feu semble pouvoir rivaliser avec elle. Il est là, seul devant ce spectacle. Il ne le sait pas, mais il vient d'assister à la mort d'une étoile.
Les jours, les semaines passent. Et notre homme, tout comme les membres de son clan, s'est peu à peu habitué à cette nouvelle compagne nocturne, elle fait déjà partie du décor. Mais lors d'une prochaine nuit de veille, il la cherchera, en vain. Là où elle brillait encore quelques jours avant, il ne verra plus rien.
L'esprit de la nuit est venu leur rendre visite, et il est reparti...

La grande nébuleuse des Dentelles (NGC  6960-6992-6995) dans la constellation du Cygne, est le "cadavre" d'une étoile qui explosa il y a environ 10.000 ans. Elle se trouve à quelques 1.500 années-lumière.
Voilà comment, près de 8.000 ans avant JC, un habitant de La Sierra de Salamanque aurait pu vivre en direct l'explosion d'une supernova dont les restes sont encore visibles aujourd'hui.
Et me voici au même endroit, près de 10.000 ans plus tard, l'oeil rivé derrière l'oculaire de mon Dobson 500, en train d'admirer pour la énième fois l'un des plus beaux objets du ciel profond: La nébuleuse des Dentelles (appelée aussi nébuleuse du voile).
On a vite compris d'où vient son nom quand on regarde une photographie ou qu'on l'observe dans un instrument de taille respectable comme mon "aspirateur à photons" de 50 cm. Ses fines structures de gaz qui s'entrecroisent forment un napperon galactique de toute beauté.
Mais qu'est ce qu'une supernova?
La mort d'une étoile? Oui. Mais pas n'importe quelle étoile...

Le Soleil, une étoile mèmère qui s'éteindra doucement.

Une étoile peu massive comme notre Soleil finit ses jours plus calmement. Passant premièrement par la phase de géante rouge (Le Soleil enflera jusqu'à atteindre l'orbite de Mars), elle expulsera ensuite ses couches externes dans l'espace proche, laissant son noyau central appelé naine blanche se consumer jusqu'à devenir un astre terne et froid: une naine noire. Cette phase d'expulsion du gaz de l'étoile dans l'espace produit des objets astronomiques que l'on appelle nébuleuses planétaires et qui font la joie des astro-amateurs. La richesse de leurs formes et de leurs couleurs en font des objets de choix à l'heure de s'essayer à l'astrophotographie.
nébuleuse planétaire
Quelques exemples de nébuleuses planétaires:
La nébuleuse de l'anneau dans la Lyre.
nébuleuse planétaire
La nébuleuse de l'haltère dans la constellation
du Petit Renard. Superbe au 500.
nébuleuse planétaire
La nébuleuse du hibou dans la Grande Ourse.
nébuleuse planétaire
La nébuleuse de l'hélice dans le Verseau, à environ 500 années-lumière.
Objet faible mais très grand dans le ciel (la moitié de la pleine Lune).

Comme une super Star: sexe, drogue et rock'n roll.

Mais que ce passe-t-il si une étoile pèse dix fois notre soleil (ou plus encore)? Déjà, elle devrait avoir une vie bien plus courte car elle va consommer ses réserves de combustible bien plus vite. À titre d'exemple, notre Soleil vivra 10 milliards d'années contre 10 millions pour Deneb . Elle deviendra également une géante rouge mais son coeur en plein effondrement est si dense que de complexes processus physiques se mettent en place rapidement (rapide à l'échelle de la vie d'une étoile): À l'intérieur du cœur, l'hélium est consommé en 1 million d'année, le carbone fusionne en néon et magnésium en 100.000 ans, l'oxygène se transforme en magnésium et en silicium en 20 ans. Le silicium se transforme en fer en quelques jours seulement. Ce coeur de fer va entraîner l'effondrement total de l'étoile sue elle même: Les couches externes vont "tomber" sur le coeur et "rebondir" sur lui, provoquant l'éjection de l'enveloppe de l'étoile à une vitesse de plusieurs milliers de kilomètres par seconde. Une explosion phénoménale où l'étoile brillera brièvement comme toutes les étoiles de la galaxie réunies. Nous avons alors une supernova.
Le coeur de l'astre subsistera sous forme d'une étoile à neutrons (20 à 30 km de diamètre dont 1 cm3 de matière pèserait des centaines de millions de tonnes.) , ou s'il s'agissait d'une étoile très massive (plus de 30 Soleils), sous forme d'un trou noir.
supernova
La nébuleuse du crabe: Reste d'une supernova qui a explosé en 1054 et a été observée par les astronomes chinois. Visible dans le Taureau avec un télescope amateur.

Les supernovas, à l'origine de la vie.

Lors de l'explosion, la supernova répand dans l'espace de la matière qui formera la nébuleuse (ou rémanent de supernova) que nous pouvons parfois observer, comme notre nébuleuse des Dentelles. Mais cette nébuleuse a une vie relativement courte à l'échelle astronomique, quelques centaines de milliers d'années, car la matière expulsée continue à voyager à une vitesse folle (des milliers de km/sec). Cette matière, composée d'éléments lourds comme le zinc, l'or, le plomb, ainsi que le fer, le carbone, l'oxygène, entre autres, formera un jour d'autres étoiles et des planètes dont peut-être quelques-unes, comme la Terre, y verront naître la vie...
C'est donc cette succession de générations d'étoiles qui a permis de passer d'un univers primitif où il n'existait que de l'hydrogène et un peu d'hélium à une "soupe" galactique contenant des atomes plus complexes indispensables à la formation de molécules et donc à la vie. Voilà donc le sens de la très belle phrase de Hubert Reeves: "Nous sommes de la poussière d'étoiles" (Livre dont je recommande chaudement la lecture...)
Mais dans un univers où l'homme ne tient qu'une place insignifiante, tout est relatif, et ce qui a été donné pourrait être repris: L'explosion d'une supernova trop proche de nous, pourrait également être synonyme de mort, car les émissions de rayons gamma qu'elle engendrerait nous seraient sans doute fatales.
supernova
Gros plan sur une partie de la nébuleuse des Dentelles du Cygne appelée "Le balais de la sorcière".

Un des plus beaux objets du ciel dans un grand télescope.

L'oeil derrière l'oculaire, je ne me lasse pas de parcourir les entrelacs complexes de cette superbe nébuleuse qui se répand dans notre ciel sur une surface énorme sans que personne n'y prête attention. Elle occupe pourtant l'équivalent de 6 pleine Lune!
Mais c'est un objet peu brillant, invisible à l'oeil nu et difficile à voir dans un télescope de 200 mm sans le filtre oxygène 3 qui nous le révèle dans toute sa splendeur. Au 500 avec ce même filtre magique (philtre devrais-je dire..), c'est un luxe de détails qui s'offre à nous si la nuit est belle et que l'on peut augmenter pour "rentrer" dans sa structure.
Je relève par instants la tête pour regarder, pas très loin, une des étoiles les plus brillantes de notre ciel d'été: Deneb (elle aussi dans la constellation du Cygne). Et je me prends à imaginer l'explosion en direct de cette supergéante blanche: 20 fois plus lourde que notre Soleil et 110 fois plus grosse. Un monstre d'hydrogène qui brille 60.000 fois plus que lui et qui se trouve, comme la nébuleuse des Dentelles, à 1.500 années-lumière. Une des plus grosses étoiles connues.
Quel spectacle offrira l'explosion de cette étoile en supernova! Ce sera dans des millions d'années, si nous sommes toujours là...


Voici une reproduction la plus fidèle possible de ma vision de la nébuleuse des dentelles dans le dobson 500. La couleur verte est due au filtre oxygène3, obligatoire pour voir la nébuleuse dans tous ses détails.
nébuleuse des dentelles
Partie de NGC6960 ( balai de la sorcière)
Ethos 21mm + filtre OIII
nébuleuse des dentelles
Partie de NGC6960( balai de la sorcière)
Ethos 21mm + filtre OIII

nébuleuse des dentelles
NGC6960 ( le triangle de Pickering)
Ethos 21mm + filtre OIII

nébuleuse des dentelles
Partie de NGC6992 ( la grande dentelle)
Ethos 21mm + filtre OIII

nébuleuse des dentelles
Partie de NGC6992 ( la grande dentelle)
Ethos 21mm + filtre OIII

nébuleuse des dentelles
NGC6992 ( la grande dentelle)
Panoptic 41mm + filtre OIII



Une vidéo didactique sur les Dentelles, en anglais sous-titrée en espagnol (désolé, je ne l'ai pas trouvée en français)


Vidéo sur les supernovas (en français)

7 oct. 2014

L’ébola arrive en Europe

L'ebola menace l'europe
L'ébola sera-t-elle notre peste du XXIeme siècle?

Une des aide-infirmières qui était au chevet du missionnaire espagnol infecté de l'ébola, (et décédé il y a une semaine) a été infectée à son tour.


C'est le premier cas de contagion de cette grave maladie sur le territoire espagnol et européen.
Elle est actuellement soignée dans le même hôpital de Madrid et son état est pour le moment stable. Elle profitera du sang d'une religieuse infectée avec le missionnaire qui a survécu à la maladie, ce qui pourrait l'aider à guérir. Ce sang est malheureusement arrivé un jour trop tard pour être administré au missionnaire mourant.
La polémique est lancée sur le respect du protocole : Des manifestations du personnel hospitalier ont eu lieu aujourd'hui demandant la démission de la ministre de la Santé Ana Mato (Plus ou moins mouillée dans une affaire de corruption avec son mari). Les syndicats reprochent le manque de formation du personnel pour traiter et se sécuriser contre cette maladie hautement contagieuse (une demi-heure de cours seulement) et des vêtements de protection non-conformes. 
Ce qui est un comble, c'est que l'infirmière en question, une fois son service terminé, est parti en congés sans aucune quarantaine ou minimum de suivi. Prise de fièvres au bout de quelques jours, elle est allée voir le médecin qui n'a pas réagit alors qu'elle lui a annoncé tout de suite qu'elle avait été en contact avec un patient infecté d'ébola. Ce n'est que plusieurs jours plus tard, quand son état a empiré, que le test sur l'ébola a été effectué. Entre-temps, elle a aurait pu infecter d'autres personnes. Pour le moment, une seul personne est en observation mais il se pourrait qu'il y ait une cinquantaine de personnes à risque.

Rapatriement, deux poids, deux mesures?

C'est toute une chaîne d'incompétence, certainement due comme toujours au fait que des postes importants sont attribués non au mérite, mais à l'appartenance au parti au pouvoir, qui une fois encore entraîne des conséquences imprévisibles.
Le rapatriement en Espagne de deux missionnaires infectés par l'ébola font l'objet de polémiques.
Pour son coût d'abord: 700.000 euros chacun. Mais la vie d'un homme a-t-elle un prix? je crois personnellement que non. Mais certaines voix s'élèvent pour dire que l'effort financier a été fait parce qu'il s'agissait  de personnes de l'église et que le rapatriement n'aurait peut-être pas eu lieu s'il s'était s'agit de membres d'une ONG laïque. Le fait que le gouvernement ait refusé de s'occuper ou au moins d'aider au rapatriement d'un spéléologue blessé au fond d'une grotte péruvienne pourrait leur donner raison.
Ensuite, parce qu'ils auraient pu être traités par une équipe compétente envoyée sur place, ou encore, comme commenté ironiquement ce matin à la radio, traités par un hôpital militaire de campagne sur un des aéroports espagnols vides construits par certains amis du parti de la ministre, et ceci afin de tenir isoler le malade et le personnel.

Encore una chapuza.

Car il semble que de nombreuses personnes de différents hôpitaux se soient approchés du missionnaire malade, travaillant à ses cotés une journée, et retournant le lendemain, comme si rien n'était, dans leur service. Si nous en restons à quelques infectés, cela relèvera du miracle (pour les uns) ou de la chance (pour les autres). Affaire à suivre donc...Mais de pas trop près. Contagion oblige.

Espérons que l'épidémie sera éradiquée rapidement, car les funestes désirs de Jean-Marie Le Pen risqueraient de s'accomplir, entraînant effectivement une baisse de  la population mondiale. Mais en continuant par l'Europe, après  avoir commencé par l'Afrique.

19 sept. 2014

Hurdes en Estrémadure: La terre sans pain de Buñuel.






Terre sans pain.

 Quand on a parcouru les vallées sauvages de cette partie de l'Estrémadure (ou Extremadure) que sont les Hurdes, on a vite compris le sens du titre du film de Luis Buñuel: La roche affleure en permanence. Peu de terre arable, pauvre et très caillouteuse. Seules, près de quelques petits torrents de montagne, quelques terrasses de terre plus noire permettent une culture horticole de subsistance. 
Depuis 40 ans, le gouvernement d'Extrémadure a mis les moyens pour développer les infrastructures et l'agriculture (l'huile d'olive notamment) et sortir Les Hurdes de son isolement et de sa pauvreté chronique. Mais jusqu'à lors, le sort de ses habitants étaient de vendre leur force de travail aux alentours ou carrément d'émigrer...
village des hurdes: riomalo
Ríomalo de Arriba.

Il y a environ 20 ans de cela, vivant depuis peu à Salamanque, je découvris le film-documentaire du cinéaste espagnol lors d'une exposition (Las Edades del Hombre) à l'intérieur de la superbe cathédrale. Durant l'été de cette même année, je visitai quelques villages des Hurdes. Entre autre, après des kilomètres d'une piste en terre (goudronnée depuis...), un village en ruine et presque abandonné: Ríomalo de Arriba. Je garderai toujours cette vision, le film encore imprimé dans ma rétine, de ces deux vieilles femmes édentées et vêtues de noir qui tiraient parti d'un panier de pommes presque pourries, assises devant leur maison à l'entrée du village. Un véritable voyage dans le temps. Je me souviendrai également de la longue et émouvante discussion avec un homme lui aussi très âgé, qui m'expliqua en long et en large l'histoire actuelle et passée du village, et que je retrouverai assis exactement au même endroit 15 ans plus tard lors d'une autre visite.
Riomalo de Arriba, au nom prédestiné (mauvaise rivière), un hameau aujourd'hui pratiquement désert (il restait 5 ou 6 personnes vivant là toute l'année selon les dires du grand-père.) devait forcément être un des villages du film: Isolé, entouré de massifs où les forêts de pins s'accrochent aux blocs d'ardoise. Une terre senteurs. Une terre sans terre. Une terre qui s'enterre. La terre des 100 pins. Une terre sans pain...
las hurdes

cultures en terrasses dans les hurdes
Paysages typiques des Hurdes: Un torrent, quelques terrasses de terre arable, et des massifs rocheux.
Sur le film: Célèbre plaidoyer sur la misère rural filmé en 1932 sous la seconde République. Muet au départ, il sera sonorisé en France (d'où le commentaire en français) au début de la guerre civile grâce à des fonds de l'ambassade espagnole à Paris. Il y ajoutera le message final comme propagande contre le fascisme qui sévit alors en Europe.
Les scènes "préparées" comme la chute de la chèvre (apparemment abattue d'un coup de fusil) ont fait l'objet de nombreuses polémiques et débats. On reproche à Buñuel d'exagérer la réalité à des fins de propagande mais il convient de replacer ce film, non seulement dans le contexte politique de l'époque, mais aussi dans le cadre conceptuel du documentaire , qui, loin de celui qui régit nos reportages actuels, se basait sur un scénario à suivre et des scènes préparées qui  reconstituaient la réalité. Très loin donc de l'improvisation, de l'instantané et du "pris sur le vif". Très prêt en revanche, des films documentaires de Flaherty comme Nanouk L'esquimau ou Moana.
grande cascade dans les hurdes.
Cascade de Ovejuela (Hurdes).

À 20 minutes de nos gîtes, juste à la frontière entre La Castille et Léon et l'Extrémadure, se trouve un autre village "Hurdanos" à ne pas confondre: Ríomalo de Abajo (donc en aval de la rivière). C'est la route à prendre pour pénétrer dans les Hurdes mais on peut aussi passer par La Alberca et Las Batuecas, et suivre les traces de Luis Buñuel.
les méandres des hurdes.extremadure
Le méandre de l'Alagon, à Riomalo de Abajo (Hurdes).

7 août 2014

Peintures rupestres de la vallée de Las Batuecas-Salamanque

la vallée de las batuecas-salamanque
Las Batuecas-Salamanque-Espagne
Le coeur et l'âme  du parc naturel de la Sierra de Francia, sa raison d'être, se trouve dans une petite vallée agreste et escarpée: LAS BATUECAS.

La rivière du même nom prend sa source dans les contre-forts du massif de la Peña de Francia pour aller se jeter une vingtaine de kilomètres plus loin dans une rivière d'Extrémadure (El Ladrillar), dans la région des Hurdes (connue pour le film documentaire de Luis Buñuel des années 30, "terre sans pain", dont nous parlerons dans un prochain article...)
D'une beauté sauvage et intacte, le micro-climat qui règne au fond de ses gorges protégées permet l'essor d'une foule d'espèces végétales et animales dont certaines endémiques comme le lézard de Las Batuecas.
Correspondant à la découverte des Amériques et au mythe du "bon sauvage" (être primitif mais pur car non contaminé par notre culture civilisée occidentale), certains voulurent voir dans cet endroit magique le lieu d'une genèse, une sorte d'Eden. Le poète Lope de Vega (1562-1635)  cite ainsi la vallée:
"Chose jamais vue ni imaginée en Espagne! Mais telle est la montagne que nous avons laissée derrière nous, qui comme j'ai pu le voir forme un château de rochers qui atteignent le ciel."

Un lieu mystique et sacré.

monastère de las batuecas
Monastère de San José- Las Batuecas (Salamanca)
Le site, duquel émane une étrange vibration mystique, invite à la promenade et à la contemplation.
C'est tellement vrai que très vite (vers le XVIème siècle) se construit un monastère à l'entrée de la vallée, ensuite parsemée d'une vingtaine de petites chapelles perdues dans les hauteurs, où les moines-ermites s'isolaient pendant de longues périodes de retraites spirituelles. On comptait alors une quarantaine de moines, la moitié vivant à tour de rôle dans l'isolement de ces ermitages dont quelques uns seulement sont visibles depuis le sentier de randonnée qui remonte la rivière jusqu'à sa source, souvent trahis par les longues silhouettes des cyprès qui ont la coutume de les accompagner.
vie monastique et ermites de las batuecas
Un des ermitages de la vallée de Las Batuecas..
La plus grande concentration de peintures rupestres schématiques de la péninsule ibérique.
peintures rupestres
Représentations schématiques humaines et animales.
Ce lieu fut habité ou du moins fréquenté très tôt. Ses grandes falaises de quartz, planes et lisses, comme de grands murs souvent protégés des intempéries par des abris naturels,  étaient une invitation à peindre ou à écrire. Le mélange des deux, comme ici, donne comme résultat des peintures schématiques dont la symbolique et la fonction sont loin de mettre d'accord les spécialistes: Que signifient ces silhouettes humaines armées d'arcs, ces chèvres, ces poissons, ces successions de points et de traits?
Rituels sacrés, calendriers, tableaux de chasse, scènes de vie, comptes de bétail primitif ? Nul ne le sait vraiment...
On sait qu'elles datent du néolithique (environ 10.000 ans avant J-C) et donc ces hommes pouvaient être chasseurs mais aussi pratiquer l'élevage. (Les premières civilisations reconnues  sont Sumer, 6000 ans avant J.C., l'Egypte antique, 3000 ans avant J.C., la vallée de l’Indus, 5000 ans avant J.C...)

L'interêt pour la préhistoire vers la fin du XIXème siècle dans cette partie de l'Espagne permit de recenser rapidement une vingtaine d'abris couverts de peintures dans un excellent état de conservation grâce, entre autre, au type de roche (quartz dur et donc peu friable) et au peu de lichens qui s'y développe. Le spécialiste de la préhistoire espagnole de cette époque, Juan Cabré, ainsi que l'abbé Breuil lui même qui fit trois visites sur le site entre 1902 et 1915, authentifièrent et répertorièrent les peintures en majorité monochromes (ocre rouge) bien que certaines soient rehaussées de blanc et de noir.

On compte aujourd'hui une centaine d'abris peints répertoriés dans la seule vallée de Las Batuecas (d'autres gisements existent dans d'autres vallées de la Sierra de Francia comme par exemple la vallée de la Palla ou dans les Hurdes proches)  sur une surface de 4 km sur 8 km, soit 10 % des peintures rupestres de la péninsule. Nous sommes donc bien en présence d'un des plus importants sites de la préhistoire espagnole, et du plus imposant par sa concentration. En Extrémadure, dans le parc de Monfragüe, nous trouvons un nombre équivalent de peintures mais disséminées sur 18.000 hectares (soit 5 fois plus de surface).
peintures rupestres de las batuecas

Breuil établit plusieurs phases picturales qui démontrent que la vallée fut occupée et peinte pendant plusieurs millénaires allant de la fin du paléolithique au néolithique. Des plus anciennes au plus récentes, souvent peintes sur la même surface, il classa les peintures comme suit:
1- Figures naturalistes d'animaux (bouquetins, chèvres, ours, félins..) peintes en  rouge ou ocre rouge.
2- Figures zoomorphiques, peintes en noir.
3- Figures antropomorphiques, zoomorphiques, arboriformes, barres et points de couleur rouge.
4- Figures de couleur blanche.
5- Figures de couleur rouge et traits fins (les autres sont réalisées avec le doigt) qui représentent divers objets comme roues solaires, filets, échelles.

Pendant les premiers siècles de vie monastique, certaines peintures furent profanées par les moines (qui y voyaient des images sataniques) ou certains "touristes", les premiers vers le 18ème siècle qui déjà ressentaient le besoin de laisser une trace de leur passage. Il en reste encore les stigmates gravés ou peints, et certains encore très récents du 20ème siècle obligèrent à protéger les abris les plus visités par des grilles (à défaut d'y enfermer leurs auteurs...)

peintures rupestres protégées
Peintures de "las cabras pintadas", juste en dessous se trouve un des meilleurs endroits de baignade de la vallée.
Une visite obligée à une heure de Salamanque, sur la route du Portugal.

Depuis peu, un parking obligatoire nous oblige a faire un kilomètre supplémentaire sur une passerelle adaptée aux handicapés pour arriver au départ de la randonnée qui démarre réellement devant le monastère (fermé au public). De là, nous remonterons la rivière jusqu'à la première peinture qui se trouve à une demi-heure de marche (une heure aller et retour), celle de "las cabras pintadas". La suivante, celle de "Cristo" se trouve une demi-heure plus loin.
caverne de cristo-las batuecas
Grotte de "Cristo"
On peut ainsi choisir de visiter les premiers abris ou de s'aventurer dans une longue excursion d'une journée à la recherche des peintures les plus éloignées et les mieux conservées (ces dernières ne sont pas indiquées, il faut les trouver...)
La cerise sur le gâteau (en hiver et au printemps surtout) étant la cascade "del Chorro" qui se trouve au fond de la vallée.
cascade qui termine la vallée
La cascade du Chorro.
En été, les nombreuses vasques naturelles offrent des pauses rafraîchissantes. Les autres saisons, on y plonge les pieds fatigués par la marche. Mais durant toute l'année, le bruit de l'eau qui accompagne le randonneur permettra sans nul doute, c'est le cas de le dire, de se ressourcer...
piscine naturelle rio batuecas
Bassin naturel près de "las cabras pintadas".


Nos gîtes sont idéalement situés pour connaître ce lieu fantastique, à quelques 30 minutes à peine en voiture, en passant par La Alberca.
précipice dans la vallée de las batuecas

À lire: Légende des Jurdes et des Batuecas (M. Legendre ; Bulletin Hispanique-1927) 
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